Florence Aubenas, le quai de Ouistream

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Rencontre avec la journaliste d’investigation Florence Aubenas qui, pendant six mois, s’est glissée dans la peau d’une travailleuse précaire, bien que journaliste connue  et sur médiatisée (elle fut otages pendant 5 mois en Irak en 2005) elle s’implique dans cette expérience sous sa véritable identité et sans changer d’aspect physique.

Elle en sort un récit très fort, « Le Quai de Ouistreham ».

Dans la peau d’une femme de ménage

Elle voulait témoigner de la crise économique en sortant du « papier » qu’elle avait l’impression  d’écrire et de réécrire depuis ses début dans le journalisme crises après crise.

Il lui fallait aborder cette réalité sous un angle différent que celui des analyses de chiffres et des graphiques comparatifs .

Elle reprend donc l’idée de Günter Wallraff ( tête de turcs) qui en 1986, déguisé en turc, s’était fait engager  ouvrier non qualifié mais solide, sans papiers mais prêt à faire les travaux les plus pénibles et les plus mal payés… Afin de témoigner de la société allemande notamment pour y dénoncer le racisme.

Une immersion sans faux semblants.

Mme Aubenas veut dépeindre la crise de l’intérieur afin d’alerter l’opinion publique sur le travail précaire en France. Montrer que la précarité est un cercle vicieux qui s’entretient grâce à des rouages que l’économie soutien car ils sont profitables.

La précarité, une notion non intégrée dans les données officielles et parfois niées par les victimes elles-mêmes selon les termes de la journaliste.

Elle commence l’expérience en décidant qu’elle y mettrait fin à l’obtention d’un contrat à durée indéterminé – symbole de la fin de la précarité. Elle pense à 4 mois, cela en prendra 6 et le CDD qu’on lui offrira ne couvrira qu’une vingtaine d’heures de travail.. un camouflet supplémentaire.

Au delà du récit qui confronte de sévères réalités, il trouve des emplois de quelques heures et fini par se faire engager au bas de l’échelle  dans une compagnie de ferry qui traverse la manche .

Un livre vrai, poignant révélant autant les conditions de travail d’une quasi caste mais démontrant aussi que la gestion sociale de la précarité a encore du chemin à parcourir.

pour en savoir plus:

http://blogs.mediapart.fr/edition/bookclub/article/020310/florence-aubenas-le-quai-de-ouistreham

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